C’est sûr, nous sommes passés près de l’éclipse totale.
Tous ceux qui l’ont vue, se sont régalés, ont parlé d’un instant magique lorsqu’elle a été totale. Ils ont même dit que les bouchons subis valaient bien ça.
Mais tant pis. Nous avions fait un autre choix.
Et comme pour tous les choix, il fallait abandonner quelque chose, renoncer à quelque chose. Nous nous sommes quand même régalés.
J’avais entendu dire que dans ces circonstances, les animaux devenaient nerveux. Alors là, pas ceux là.
Alors de deux choses l’une, ou bien ce que je croyais était du bobard, ou bien ces animaux sont employés par le parc et ont comme consigne de ne pas contaminer les visiteurs avec leur stress…
Ce qu’il y a de certain c’est que la température et la luminosité ont chuté de conserve. A plus de 2000 m. d’altitude ça ne pardonne pas.
Nous avons malgré tout surveillé le mariage de l’astre du jour avec l’astre de la nuit. Beau mariage. Beaucoup de témoins.
Impossible de ne pas penser à ce moment là à l’illustre petit bonhomme.
A noter que le pauvre garçon ne suivait pas du tout les consignes de sécurité dont on nous a abreuvé pendant les semaines qui ont précédé l’événement. Il aurait pu se brûler la cornée… Quoique, prendre le risque d’avoir la cornée endommagée ou périr brûlé totalement, en fait, la question ne se posait même pas…
Et nous avons continué notre prospection dans le parc.
J’étais surpris de voir au loin des fumées, comme celles de brûlis en automne. A un endroit, puis plus loin…
Ce n’étaient pas des brûlis, c’étaient les premières fumerolles des quelques 300 ou 800 geysers du parc.