Le manque

Partir longtemps, comme ça, ce n’est pas comme partir en vacances.

C’est laisser derrière nous tellement de proches, famille, amis…

Bien sûr, il y a l’euphorie de la découverte, et pour nous la frénésie du travail, mais le manque est là.

Chacun de nous deux le vit différemment. Bien sûr.

Nous sommes loin du temps où on confiait une lettre au facteur en sachant qu’elle arriverait trois semaines plus tard et qu’il faudrait au moins autant de temps pour recevoir la réponse.

Les moyens modernes rendent la planète plus petite. Incroyable de voir en vidéo ceux qu’on aime et de discuter avec eux en direct. Incroyable de pouvoir parler au téléphone avec quelqu’un à 10000 km de là au moins et de l’entendre aussi clairement que si on était avec lui.

Oui … mais le manque est là.

En ce qui me concerne, j’évite de trop y penser. Je le tiens à distance. Pour éviter qu’il ne m’envahisse.

Mais le sournois, il est là.

Le bon côté des choses, c’est qu’à distance, à cause de la distance, grâce à la distance, on se dit des choses de chaque côté de cet Atlantique gigantesque, ou de ce Pacifique énorme (on peut presque passer d’un côté ou de l’autre tellement on est loin), on se dit des choses, on vit des choses qu’on n’aurait pas osé se dire en vivant côte à côte, qu’on n’aurait peut être pas imaginé vivre en vivant côte à côte.

Et ce n’est pas vrai qu’avec mes Compagnons Conteurs.

Je vais éviter de faire la liste. Chacun de ceux que j’ai laissé, que nous avons laissé, est présent. Tour à tour. A telle ou telle occasion. Ou sans occasion.

Merci d’être là.

Même distante

Mêmes distantes

Même distant

Même distants

 

Mais là.

 

PS : suite à quelques mails alarmés, cet article n’est pas un coup de blues; c’était juste pour partager que le voyage, c’est AUSSI cela.