Un village des confins comme il doit y en avoir des milliers. Près de la frontière avec le Wyoming et l’Idaho. C’était début octobre. Il faisait encore très bon.
Rien de particulier, si ce n’est ce lac réservoir.
Un village fondé par les Mormons en 1863 avec essentiellement des colons danois.
La population n’a que peu évolué depuis ce temps : 187 au tout début, 687 en 2010 au dernier recensement.
Mais Mantua est connue. Et même renommée comme a Speed Trap. Entendez un piège à contraventions. L’Hiway qui passe à proximité voit la vitesse limite autorisée brusquement chuter parce qu’on se rapproche de l’agglomération et BING !
Contrairement à la France, les contraventions (Fines en anglais) profitent à l’agglomération; en 2014, à Mantua, pas moins de 2100 traffic tickets (amendes pour excès de vitesse), pour un montant approximatif de 220 000 $, soit un peu plus du tiers du revenu de la ville. Pas mal.
Cette pratique du Speed Trap est vraiment courante en zone rurale depuis longtemps et il n’est pas rare que des polémiques éclatent parce que les policiers, au lieu de se tenir en ville pour protéger la population des chauffards, s’installent en rase campagne et se dissimulent derrière les buissons pour alimenter le tiroir caisse de la ville.
Ici, tout est business et bon to make money, pour faire de l’argent.
Et tout est bon pour les passe-droit.
Dans les années 60, The Automobile Association avait développé une sorte de code avec les officiers de police. Ceux-ci saluaient ostensiblement les automobilistes qui arboraient le sigle de l’Automobile Club mais ne portaient pas la main à leur casquette quand il y avait un contrôle de vitesse un peu plus loin.
Astucieux !
Autre pratique dans ce pays hautement puritain, le fait d’exprimer des regrets pouvait, (peut ?) conduire à une réduction substantielle de l’amende.
Enfin, un certain Kevin Richardson avait proposé l’idée de récompenser les automobilistes respectueux avec un système de loterie alimenté par les amendes des excès de vitesse. Bien que testé à Stocholm en Suède en 2010, ce sytème n’a pas reçu l’adhésion des municipalités américaines, notamment des communes rurales…
Gageons qu’en France, l’Etat n’y souscrirait pas non plus.