Twenty Mule Team Canyon

Il y a comme ça des endroits qu’on ne quitte qu’à regret.

Zabriskie point par exemple

Allez savoir pourquoi…

La nuit arrivait…

Tranquille…

A nouveau.

Mais pas envie de partir. Pas tout de suite. Encore envie de grignoter un peu de temps, un peu de coucher de soleil, un peu de cet endroit.

Mais il n’est de meilleure compagnie qui ne se quitte.

Et donc nous voilà en route pour Amargosa… que nous ne trouverons jamais ce soir-là d’ailleurs.

Et puis, juste après quelques tours de roues, une piste sur la droite, venue de nulle part: Twenty Mule Team Canyon !!!

Comment résister à ça ? Comment résister à l’appel d’un nom pareil.

Alors demi tour, pour prendre la piste dans le bon sens. Il fait presque nuit. C’est folie peut-être… mais…

Je me souviens d’un village de Provence, vers Apt, « Viens ». Combien de fois suis-je passé devant ce panneau ? Et puis un jour, je n’ai plus résisté, je suis venu. Je ne me rappelle plus, 30 km peut-être pour voir un village tout ce qu’il y a de plus banal, si ce n’est le panneau d’entrée du village, mais depuis qu’il m’appelait… « Viens » et enfin j’étais venu…

Oh et puis c’est comme ça, « Quand un tzigane a envie de tourner à droite, il tourne à droite. » C’était notre devise à l’école normale avec quelques amis. Nous avions vu le film « Mes chers amis » et cette formule nous avait marqués.

Il y a des choses comme ça qu’on continue à faire 40 ans plus tard. Sensées ou pas. Peut-être pour sentir encore l’énergie de nos 20 ans alors que 40 ans ont passé…

Va savoir…

En tout cas, quand un tzigane a envie de prendre à droite sur une piste appelée « Twenty Mule Team Canyon », il tourne à droite.

Et là, il faut imaginer une piste à deux doigts de la route principale, mais une piste qui, pas plus tôt les roues engagées, sent le Bout du Monde…

Une piste qui se devine à peine dans la nuit qui tombe…

Une piste où tu te dis : « Pourvu qu’on n’ait pas un ennui mécanique, parce que le prochain qui passe, c’est demain… »

Mais une piste qui sent l’aventure, et surtout qui permet de rester encore un peu.

Bon c’est vrai : imagine que tu aies un problème là, ça te permet de rester toute la nuit là. sans doute pas le meilleur plan du monde…

Mais tout s’est bien passé. Nous avons fini par regagner la route principale à la nuit complètement tombée et pour être honnête, je n’en étais pas fâché. C’était moi qui avait eu cette brillante idée de nous aventurer sur ce terrain à la nuit et j’aurais été complètement désolé d’y avoir entraîné l’équipage dans une mauvaise passe…

Voilà l’ambiance. Cliquer sur cette image pour en avoir d’autres.